Etes-Vous Vraiment Prêt à Quitter Votre Job et Monter Votre Boîte ?
Par Boris
23 Commentaires

quitter son job et monter sa boite Etes Vous Vraiment Prêt à Quitter Votre Job et Monter Votre Boîte ?
Bonjour à tous, j’espère que vous avez passé de bonnes vacances !
Que vous vous êtes ressourcé, que vous avez sorti fièrement la tête du guidon et que vous en avez profité pour penser avec calme et clarté aux défis et décisions à venir…

Maintenant, place à la rentrée… Place à l’action !

Qui dit rentrée, dit projets, changements, résolutions, et envie de nouvelles aventures.

Dans ce contexte, j’imagine que certains d’entre vous souhaitent enfin lâcher leur job ennuyeux, creux et sans âme… Et se mettre à plein temps sur le développement de leur entreprise.

Le rêve d’une vie pour certains. Et croyez-moi, il mérite d’être poursuivi.

Mais est-ce vraiment le bon moment pour vous ?

Lorsqu’il s’agit de plaquer son job pour monter sa société, on a tendance à « s’emballer ». Retrouver sa liberté, vivre de sa passion, faire des choses qui ont du sens… L’aventure est palpitante et on n’a qu’une envie : s’y lancer sans retenue.

Eh bien, je vous préviens, dans cet article je passe en mode rabat-joie, en prônant le risque modéré.


Opération « Soirs et weekends »

Comme beaucoup de lecteurs de ce blog, vous avez peut-être déjà une famille et un emprunt ou une loc’.
Dans ces conditions, quitter votre job brusquement pour démarrer votre boîte est risqué (euphémisme).

Si vous êtes dans cette situation, je vous recommande à l’évidence de démarrer votre société « à temps partiel ».
Concrètement : le soir et les weekends.

Cette « double vie » (!) implique beaucoup de travail et d’efforts. Mais cette transition en douceur entre salariat et entrepreneuriat est nécessaire pour limiter vos risques.

Profitez de cette période pour tester sereinement votre produit ou service, votre marché, votre stratégie marketing, etc…

Je sais que nombre d’entre vous sont conscients de cette réalité et travaillent justement soirs et weekends sur leur projet depuis des mois, voire des années…

Alors pour vous, est-il temps de faire le grand saut ?

Oui… Si et seulement si votre petite entreprise remplit les trois conditions ci-dessous !


Les 3 conditions pour lancer votre société sereinement…

Condition #1 : votre nouvelle activité vous rapporte au minimum 50% de votre salaire annuel et préférablement aux alentours de 66%.

Respecter ce ratio vous évite une baisse de revenu brutale et une pression financière insoutenable.
(bien sûr, dans cet article je m’adresse aux personnes qui doivent donner leur démission, pas à ceux qui se débrouillent pour toucher deux ans d’Assedic… Là, ça change la donne!).

Prenons l’exemple de Guillaume, graphiste pour une agence digitale. En 2011, son salaire était de 32.000 euros. Par ailleurs, il a gagné 9500€ en travaillant en tant qu’auto-entrepreneur pour ses propres clients.
Au vu de ces chiffres, est-il prêt à se mettre à son compte à plein temps ?

La réponse est NON ! (bravo à ceux qui suivent!)

Il devra peu ou prou doubler ses revenus de freelance avant de se lancer.

Vous allez me dire : « pourquoi attendre si longtemps? « . « C’est épuisant de bosser la journée et de continuer à travailler sur son projet perso le soir. »

… Mais c’est encore plus dur de se retrouver sans un revenu suffisant pour couvrir son emprunt / payer son loyer et assurer les dépenses de la vie quotidienne.

Par ailleurs, cette patience a un autre avantage.
Durant ces années où vous gagnez des sommes significatives en plus de votre salaire (sans toutefois gagner assez pour plaquer votre job), vous accumulez une réserve financière qui s’avèrera précieuse lorsque vous déciderez enfin de vous mettre à 100% sur votre projet.
Ce qu’on appelle « un matelas confortable ».


Condition #2 : Le CA de votre petite entreprise suit une tendance positive.

Là, j’apporte une précision importante sur la condition # 1.

Si le CA de votre entreprise suit une tendance haussière nette, vous n’avez pas besoin d’attendre qu’il atteigne 66% de votre salaire avant de vous lancer.

Reprenons l’exemple de Guillaume.

L’an dernier, il a gagné 9500 €. Mais au premier trimestre 2012 il a enregistré 3500 € de CA, et au second, 5500€.
Ces chiffres prouvent, que plus il travaille sur son entreprise, plus elle croît. C’est bon signe !

Si l’on extrapole cette tendance, on se rend compte Guillaume va rapidement atteindre un seuil où son job lui rapportera moins que sa société !
Et là, ça devient beaucoup moins dur de lâcher son job !

A l’inverse, si votre société a un CA proche des 66% de votre salaire, mais que la tendance de ce Chiffres d’Affaires est baissière, ce n’est sûrement pas le bon moment de quitter votre emploi.

Attendez que la tendance se stabilise, ou mieux, reparte à la hausse, avant de vous décider.


Condition #3 : Le CA de votre petite entreprise est diversifié.

Dernier critère à prendre en compte avant de vous lancer pleinement : est-ce que le CA de votre activité est diversifié ?

Si comme Guillaume, vous êtes dans la prestation de service, est-ce que tous vos revenus proviennent d’un ou deux clients, ou bien avez-vous un portefeuille de clients plus garni ?

Si vous vendez des produits en ligne, vos visiteurs proviennent-il à 90% d’une seule source de trafic ou est-ce que votre trafic est varié, équilibré ?

Si votre Chiffres d’Affaires décolle mais qu’il provient des deux mêmes clients, vous n’êtes pas forcément prêt à quitter votre job… même si vous gagnez très bien votre vie avec cette poignée de clients.

Comme en bourse, la diversification prémunit du risque.

Si vous avez de nombreux clients, le marché est a priori friand de votre produit ou service. C’est un signal positif fort pour vous lancer à plein temps.
A l’inverse, générer un CA proche des 66% mais qui dépend d’un ou deux clients, est synonyme de faible visibilité et de risque accru à moyen terme.


Pour récapituler :
SI le CA de l’entreprise que vous montez à temps partiel se situe entre 50 et 66% de votre salaire,
ET/OU que votre activité est en croissance solide depuis plus 6 mois,
ET que votre CA provient de clients / sources de trafic diversifiés, alors vous êtes prêts à sauter le pas.

Sinon, il peut être judicieux d’attendre !

Boris
Rabat-joie assumé :)

A Propos de l'auteur: Je m’appelle Boris Schrenzel. J’apprends aux entrepreneurs comment profiter du potentiel exceptionnel d’internet… Je suis moi-même webentrepreneur et je vis du revenu de mes sites depuis 2004.



    
23 Commentaires
  • ludo@blog marketing dit :

    Slt Boris

    Encore une fois pleins de bons conseils. J’insiste sur le fait de diversifier ses sources de revenus c’est vital.

    De plus, essayez de vous entourer et d’assister à de nombreux évènements en rapport avec votre boite. Les apéros entrepreneurs et autres soirées connect sont de très bons events pour démarrer.

    Enfin, faites en sorte de développer un vrai service, une vraie technologie ou autres. Selon moi en 2012 il faut arrêter de croire qu’avoir un blog suffit à gagner sa vie. Boris et moi avons un ami commun qui draine plus de 100 000 visiteurs mensuels mais qui ne gagne pas sa vie avec son blog.

    Ah j’oubliais. Perso ma vie d’entrepreneurs (et mes vies revenus) ont bien changé à partir du moment ou je me suis associé avec un développeur compétent, je vous le conseille aussi.

    Bon courage à tous

    Ludo

    • Legris dit :

      Bonjour Ludo,

      Tu explique dans ton commentaire t’être associé à un développeur compétent, et tu le conseilles vivement.
      Quelle à été ta démarche pour t’associer à ce développeur ?
      Mon site est en ligne, mais je voudrais y apporter des évolutions, et souhaite éventuellement effectuer cette démarche, mais n’ai pas de liens particuliers avec le « monde » des développeurs.

      Merci pour ton retour,

      Baptiste

      • Boris dit :

        @Baptiste : soit quelqu’un peut te recommander un « bon », ce qui est l’idéal. Tu peux te faire recommander des bons développeurs en traînant un peu sur les forum de webmarketing ou de développeurs.
        Soit tu cherches sur des sites comme codeur , elance, odesk… Les évaluations et missions précédemment acceptées peuvent te donner une bonne idée de la compétence du développeur.

    • Boris dit :

      Merci Ludo pour ton commentaire riche en « good advice ».
      Un conseil aux autres lecteurs qui lisent ton com : notez bien ces quelques conseils, ils sont super importants !

  • Thierry [Club Stratégie] dit :

    Bonjour Boris,

    J’aime bien ce type d’articles qui remette les pendules à l’heure…

    Même si celui-ci est un peu rabat-joie :)

    Il y a des contraintes liées à la création d’entreprise qu’il ne faut surtout pas négliger avant de faire le grand saut.

    Bonne journée

  • Ismaël @ formation marketing dit :

    Bonjour Boris,

    Je suis entièrement d’accord avec toi, se lancer alors qu’on est salarié demande une réelle réflexion !

    Beaucoup de personnes ne réfléchissent pas à la baisse de revenus quasi obligatoire lorsqu’on démarre !

    Pour ma part, on m’a gentiment demandé de partir de mon ancien poste donc financièrement je peux me lancer et « profitant » des aides pour les chômeurs (indemnités maintenues pendant 15 mois).

    Ceci dit, ce n’est que repousser le problème, car il faut que je développe mon CA avant la fin des indemnités. Et donc on en revient à ce que tu développe dans ton article.

    • Boris dit :

      @Ismaël, effectivement dans ton cas, pas de problème de baisse de revenu mais c’est une autre forme de pression. Je te souhaite bonne réussite .

  • Loïc Tortelier dit :

    Bonjour Boris,
    J’aime bien cette article à la fois simple mais de très bon conseils pour ceux qui souhaite se lancer dans leur indépendance financière et gérer leur propre entreprise.

    Pour ma part quand je me suis lancé en indépendant il y 3 ans , j’avais une bonne sécurité. Un logement déjà payé et un petit chômage de 6 mois qui ma permis de tenir lors des moments difficiles.

    Je me suis donc permis d’avoir que 50% de revenu la première année. Mon chiffre d’affaire à augmenté de 15% la 2eme année et de 15% la 3eme année. Mon temps de travaille à quand a lui diminué de 55heures/semaine à 35 heures, en organisant mes priorités et en appliquant la Loi de Pareto depuis quelques mois.
    Je diversifie de plus en plus mes sources de prospection pour ne pas être bloqué mais j’investi aussi sur les plus porteurs pour m’assurer un bon retour.

    Je viens maintenant de changer de ville et d’emménagé proche de la mer dans un appartement et j’en suis très content mais j’envisage déjà l’achat d’une maison.

    J’espère que ces quelques retours d’expériences en aideront d’autres qui liront aussi cette article.

    • Boris dit :

      @Loic : Beau parcours en peu de temps. Quelle est ton activité ?
      En tous les cas, tu es bel exemple de croissance progressive et de transition bien maîtrisée.

      • Loïc Tortelier dit :

        @Boris, merci.
        Concernant mon activité principale et rémunératrice, je suis infographiste et concepteur web ( webdesigner ) indépendant comme tu peux le constater sur mon site et blog http://www.f4-design.fr .

        J’ai lancé un nouveau blog par passion pour aider les entrepreneurs indépendants, voir de petites entreprises, à créer leur communication et pour me créer une nouvelle source de revenues récurant à long terme je l’espère. Voici l’url du projet http://www.comment-devenir-independant.fr .
        J’ai encore énormément de boulot dessus pour le fournir en contenu de qualité et pour cela je taff actuellement 1 jours ( environ 8h ) par semaine dessus :) .

        Je vise à créer un espace membre de formation vidéo pour partager mon expérience en terme de création de communication d’entreprise par des formations théoriques mais surtout concrètes à moyen terme. Je commence à tester cela avec une chaîne youtube et dailymotion. Puis ce projet est en lien direct avec mon activité principal d’infographiste et concepteur web pour le long terme. J’y travail de telle sorte qu’il m’apporte une nouvelle source de prospects redirigés donc de façon automatique suivant ma stratégie marketing que j’améliore petit à petit.

        Voilà pour faire bref. Mais bon je ne préfère pas trop en dire tant que les résultats ne sont pas là !

        :)

  • arnaud dit :

    Bonjour,

    de bons conseils qui tombent sous le sens, pour ma part, je suis en train de préparer et mettre en place quelques activités qui, je l’espère, me permettront de quitter mon job, pour pouvoir développer d’autres activités par la suite. La seule condition, je ne quitterai mon job que lorsque je gagnerai autant qu’actuellement avec une certaine stabilité.

    • Boris dit :

      @Arnaud : la barre est placée haute… quelques longues nuits de travail en perspective ; )

      • arnaud dit :

        pas si haute ! je n’ai pas parlé de temps ni de somme ! ;-)
        en terme de temps, j’espère pouvoir laisser tomber mon job d’ici 2 ans pas plus. et en terme de rémunération, je vise au moins 2000 € nets d’ici aux 2 ans. faisable si oui, je bosse beaucoup en dehors de mon job.

  • olivier@masterchef dit :

    Il est clair qu’il faut réfléchir avant d’abandonner un salaire fixe … pour un salaire variable voir pas de salaire !
    Il y a qqs temps, certains ne prenaient pas tout cela en considération mais avec la crise, bcp réfléchissent .. trop même !

  • Fab dit :

    Je trouve que ces conseils ne s’applique que pour la création d’une agence en prestation de service ou de sites éditeurs avec rémunération publicitaire.

    Si on souhaite lancer un site d’e-commerce, créer une application, il y abeaucoup de paramètres comme le mkarketing, le support client, qui ne permettent pas de les lancer les soirs et WE !

    • Boris dit :

      @Fab : effectivement, c’est un article plus adapté aux prestataires de service. Mais je connais des entrepreneurs qui montent ou ont monté des sites d’ecommerce alors qu’ils étaient encore salarié… Clairement, c’est plus dur.

      • Fab dit :

        Merci de ta réponse et désolé pour les fautes horribles dans mon précédent message! Et bravo pour ton site et la qualité des articles!

  • jude@studio d'enregistrement dit :

    Merci Boris pour cet article.
    Effectivement de vouloir quitter rapidement son job la tentation est grande . On se dit souvent si j’avais plus de temps peut être que ça évoluerait plus vite. Or le CA ne progresse pas forcément de manière exponentielle avec le temps de travail consacré. Constituer un matelas de sécurité et développer son carnet d’adresse permettent de se lancer de manière plus sereine.

  • Jeremy Goldyn dit :

    Bonjour Boris,

    Article de très bon sens :)

    Beaucoup se lancent dans l’aventure de l’entrepreneuriat sans vraiment savoir comment faire ou quelles sont les conditions réellement requises pour se lancer.

    En effet, il faut commencer par être sûr d’avoir un flux de clients suffisant (dans le but d’avoir une certaine rentabilité) et je conseillerai également d’avoir une stratégie. Cette stratégie doit vous permettre de savoir d’où viennent vos clients, comment en trouver d’autres, comment apporter plus de valeur et augmenter vos revenus sans nécessairement travailler davantage, etc.

    Si vous voulez développer votre propre activité, vous aurez également à confronter avec tout vos concurrents. Essayez de trouver une proposition de valeur unique, c’est à dire un atout qui vous différenciera des autres.

    J’avais réalisé l’interview d’un jeune entrepreneur qui explique justement comment il a fait pour démarrer son business alors qu’il avait un job plein temps. Ca pourra sûrement en intéresser plus d’un : http://www.roadtoentrepreneur.com/interview-michael-corhay-comment-creer-business-succes-avec-site-internet

    Bonne chance à tous ceux qui voudront se lancer :)

    Jérémy Goldyn

    • Boris dit :

      Merci Jérémy pour ces conseils complémentaires. Avoir une bonne usp, une stratégie solide, des conseils plein de bons sens et utiles pour quelqu’un qui veut lancer sa boîte…

  • mutuelle dit :

    Article très intéressant qui nous mène à bien réfléchir avant de décider de franchir le pas: quitter son job pour aller vers l’inconnu..

Laisser une réponse à arnaud